30 janvier 2007

Enfer

L'abbé Pierre est mort la semaine passée, il attendait ce jour de passage depuis longtemps.
Il a fait de grandes choses et n'avait pas peur des mots.
Un journal rappelle ceux-ci : "L'enfer c'est les autres, écrivait Sartre. Je suis convaincu du contraire. L'enfer c'est soi-même coupé des autres".

C'est à chacun d'entre-nous de faire en sorte que personne ne disparaisse silencieusement dans cet enfer! Nos villes, nos sociétés, voire nos familles sont trompeuses; toujours en mouvement de plus en plus rapide, chacun s'enferme dans sa bulle oubliant le goût de l'échange, la richesse des différences. Au début la bulle est cocon mais elle devient très vite enfer si l'on n'y fait pas une brèche!
Et que dire de ceux qu'une épreuve a coupé des autres.

21 janvier 2007

Solitudes

Les Plaisirs d'hiver sont rangés jusqu'à décembre prochain. La place retrouve sa beauté naturelle, sans artifice. La retrouver ainsi me fait penser à Jacqueline Kelen dans "L'Esprit de solitude". Elle dit, entre autres, en parlant de vivre en solitaire : "Vivre ainsi, c'est choisir la voie buissonnière, c'est aussi bien prendre le maquis. Et à tout instant aimer l'imprévisible. Tant que l'on n'a pas compris que la solitude est une force et une alliée, on accepte l'assujettissement et le compromis... Or la traversée de la solitude ne débouche pas sur le néant mais sur une mise au monde".
La pluie a cessé, le banc libre m'invite à me poser et laisser mon esprit vagabonder. Quelle est bonne cette liberté ...
L'avez-vous déjà goûtée?

17 janvier 2007

Nuit

Erri De Luca dans son récit "Sur les traces de Nives" nous entraîne en Montagne, dans l'Himalaya. Il y parle de la neige, des nuits avec ou sans lune. Voyez :
"Si elle est grosse, la lune transmet une illusion de chaleur. Quand elle est pleine, on monte sans frontale, la neige a le clair du ciel et les pas montent sur une étendue qui unit terre et lune. Dans les nuits où elle est pleine tu gravis l'escalier de la lune. Dans les nuits opposées où elle est absente, monter vers le haut c'est se perdre sur un éboulis d'étoiles."

Dans un mois, je retournerai dans le désert, planter mes rêves dans les étoiles, laisser les dunes m'envahir de douceur, cueillir le grand silence. J'ouvrirai grands les yeux pour me remplir des vastes étendues et la nuit venant, paisible, je me laisserai emporter par son souffle.

Le désert et la montagne se ressemblent car ils nous emmènent à notre propre rencontre. On ne "s'échappe" pas, on se cogne parfois brutalement et on finit toujours par s'apprivoiser.

Mes rêves et mes pas me conduiront-ils plus tard aux Annapurna?



01 janvier 2007

Voeux


On voit à mesure de son espérance.
Christian Bobin
Si nécessaire,
nettoyez vos lunettes,
adaptez vos verres,
frottez-vous les yeux
pour voir
la terre
ses habitants
la vie
et tous les possibles contenus dans le quotidien.
2007 vous appartient.